Page:Wurtz - Sur l’insalubrité des résidus provenant des distilleries et sur les moyens proposés pour y remédier.djvu/21

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
17
PROVENANT DES DISTILLERIES.

véritable filtration. Cette opération pourrait se faire à l’aide de barrages de sable ou de digues filtrantes qui formeraient une des parois du bassin. Deux cloisons en planches, parallèles, percées de trous, maintenues au besoin par des murs de pierres sèches et séparées par un intervalle qu’on remplirait de sable, voilà une disposition simple et peu coûteuse qui réaliserait ces barrages. Les digues filtrantes pourraient être formées par deux rangs de fascines séparées par une couche de sable. Le liquide filtré à travers la première digue serait reçu dans un second bassin, traverserait une seconde digue et pourrait au besoin éprouver une troisième filtration.

Pour que ces filtres de sable puissent fonctionner d’une manière efficace, il faut que les bassins situés en contre-bas les uns des autres, et toujours remplis, reçoivent à chaque instant autant de liquide que le barrage ou la digue filtrante en laisse écouler. On peut assurer la régularité de l’écoulement en modifiant, suivant les besoins, la hauteur réelle et efficace de la digue filtrante, par le moyen d’une pale régulatrice placée en aval de la digue et par-dessus laquelle les eaux filtrées se déversent en nappe. Pour les détails de cette construction, nous renvoyons à un mémoire de M. Parrot[1] qui a appliqué la disposition dont il s’agit à la filtration des eaux de lavage de certains minerais. Elle a l’avantage de faciliter beaucoup le dépôt des matières insolubles. En effet, le liquide s’écoulant par la digue sur une certaine hauteur, le mouvement de translation des eaux dans l’intérieur du bassin s’établit, non plus par des courants superficiels, mais sur une profondeur correspondant à la hauteur réelle de la digue, c’est-à-dire lentement et de manière à permettre le dépôt des matières insolubles.

En raison de la nature mucilagineuse du précipité suspendu dans les vinasses, il est probable que les filtres s’engorgeraient

  1. Annales des mines, 1830, t. VIII, p. 33.