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Page:Wylm - L'Amant de la momie, paru dans Le Matin, 24-10-1912 au 06-12-1912.djvu/112

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— Qu’avez-vous, Edward ?

— Moi ! Mais rien. Pourquoi me demandez-vous cela ?

— Avez-vous entendu ce que je viens de vous dire ?

— Vous m’avez dit, darling, de prendre copie du papyrus qui est dans votre cercueil, près de votre momie.

— De ma momie ! Oh ! Edward ! Est-ce exprès que vous me causez de la peine ?

— Moi, ma bien-aimée ? Vous savez que je n’ai qu’un désir : vous être agréable. Commandez-moi, j’obéirai. Je prendrai la copie du papyrus, quoiqu’il me soit pénible d’en demander la permission à M. Smith.

— Edward ! Edward ! devenez-vous fou ?

Effie était très alarmée. Évidemment la possession diabolique de son cousin continuait ; il croyait voir la momie et lui parler. Miss Dermott était courageuse, elle ne redoutait pas le diable quand il y avait de la lumière.

— Au nom de Dieu notre père, prononça-t-elle solennellement, je t’ordonne, esprit mauvais, impur, immonde, je t’ordonne de cesser ta persécution ! Respecte cette âme sauvée par les mérites de Notre-Seigneur Christ !

Elle prit en même temps la carafe qui servait à la confection de l’eau sucrée de Mrs. Rogers, et elle la renversa sur la tête de son cousin en continuant ses exorcismes.

L’effet fut immédiat. Edward se secoua comme un chien qui sort de la mer et reprit en frissonnant son aspect habituel.

— Pour l’amour de Dieu, Effie, quelle stupide plaisanterie !

— Va-t’en, esprit infernal ! Va-t’en, laisse ce chrétien ! Va-t’en !

Elle recommença dans l’ardeur de sa foi l’aspersion de Rogers qui dut s’emparer de la carafe.

— Êtes-vous folle, Effie, ma chère ? Pourquoi roulez-vous ces yeux terribles et prononcez-vous ces imprécations ?