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Page:Wylm - L'Amant de la momie, paru dans Le Matin, 24-10-1912 au 06-12-1912.djvu/113

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— Oh ! Edward, vous ne vous souvenez donc pas de ce qui vient de vous arriver ?

— Qu’y a-t-il, mes enfants ? interjeta Mrs. Rogers que le bruit avait rappelée du pays des songes.

— Edward est possédé du diable, tante !

— Que chantez-vous là, Effie ! Edward possédé du diable ?

— Oui, j’ai voulu lui parler de notre mariage, il a pris l’air d’un homme dans la lune et m’a répondu comme si j’étais la momie.

— Effie se trompe, mère, c’est elle qui perd l’esprit. Nous venions de nous asseoir sur le canapé, quand elle a eu l’idée de me verser sur la tête l’eau de votre carafe.

— Effie, chère, pourquoi avez-vous fait cela ?

— Pour chasser le démon, tante ! Le démon qui possédait Edward. Voyez, il ne se rappelle plus ce qu’il a dit.

— Vous travaillez trop, mon enfant fit alors Mrs. Rogers. Il y a déjà quelque temps que vos distractions me préoccupent. Accompagnez votre cousine chez elle et allez vous reposer. Ne soyez pas inquiète, Effie ; votre cousin est un peu fatigué, mais il se remettra bientôt.

Effie ne fut pas rassurée tant qu’elle resta dans la compagnie de Rogers ; elle le quitta toute tremblante et raconta aussitôt à son père, qui venait d’arriver, son étrange expérience.

— Oh ! père, allez voir Edward, je vous en prie ; son âme court les plus grands dangers.

— Cette momie, ma fille, est un véritable démon. Mais soyez tranquille, j’irai voir Edward et je l’arracherai aux intrigues d’Astaroth. J’irai dès demain.

L’espoir revint au cœur d’Effie, mais ses jolis yeux étaient rouges quand le doux sommeil vint les clore.

Le lendemain soir, après dîner, le Rév. Amos Dermott pénétra chez son neveu. Celui-ci était à sa table de travail et corrigeait les épreuves de son lexique. Il fut