Page:Wyzewa - Beethoven et Wagner, 1898.djvu/170

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Shakespeare, sur les romantiques allemands. Sait-on, par exemple, que, avec Shakespeare et Balzac, Hoffmann et Tieck étaient les écrivains qu’il lisait le plus volontiers, et qu’au moment de sa mort il avait sur ses genoux un exemplaire d’Ondine, le merveilleux petit roman de La Motte-Fouqué ?

La première impression musicale subie par Wagner a été celle de Weber. « Je me rappelle, disait-il, que, tout enfant, j’ai un jour demandé deux sous à ma mère pour acheter du papier à musique, et que sur ce papier j’ai copié un morceau de Weber, la Chasse fantastique de Lutzow. Plus tard, quand on m’apprenait à l’école l’histoire de la Saxe et de l’Allemagne, je ne parvenais pas à m’intéresser à ces misérables aventures : quand j’ai connu la musique de Weber, alors seulement j’ai senti ce que c’était d’être Allemand. » Cette admiration pour Weber se reflète dans ses premiers ouvrages : on en retrouverait encore l’effet dans l’Anneau du Nibelung et dans Parsifal. Vers la vingtième année, Mozart prit place à côté de Weber dans le cœur du jeune musicien. Cette place, il l’y a toujours gardée. Dans son admirable écrit sur Beethoven, le chef-d’œuvre littéraire de ses dernières années, Wagner vante encore « le délicat irénie de vie et d’amour » de l’auteur de