Page:Xénophon - Œuvres complètes, éd. Talbot, tome 1.djvu/310

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pendant elle le serre aussi dans ses bras avec tendresse. À cette vue, les convives d’applaudir, de se récrier à plusieurs reprises. Mais quand Bacchus se lève et avec lui Ariadne, c’est alors qu’il faut contempler leurs poses amoureuses et passionnées. En voyant Bacchus si beau, Ariadne si jolie, ne plus s’en tenir au badinage, mais unir réellement leurs lèvres, tous les spectateurs sont transportés. Ils entendent Bacchus demander à Ariadne si elle l’aime, ils entendent Ariadne jurer qu’elle n’aime que lui, de sorte qu’ils sont prêts à jurer comme elle que ce jeune garçon et cette jeune fille sont de vrais amants. Ils ne ressemblaient plus, en effet, à des acteurs dressés à une pantomime, mais à des amoureux impatients de satisfaire un désir qui les pressait depuis longtemps. Lorsqu’enfin les convives les virent se tenir enlacés et marcher vers la couche nuptiale, ceux qui n’étaient point mariés firent le serment de se marier, et ceux qui l’étaient montèrent à cheval et volèrent vers leurs épouses, afin d’être heureux à leur tour. Socrate et quelques autres qui étaient restés avec lui s’en allèrent à la promenade rejoindre Lycon, son fils et Callias. Ainsi se termina le banquet.