niens, sur dix en tout, et de plus de soixante autres appartenant aux alliés.
Les stratéges athéniens décident de charger les triérarques Théramène et Thrasybule, et quelques taxiarques, d’aller avec quarante-sept trirèmes à la recherche des vaisseaux naufragés et des hommes du bord, tandis qu’eux-mêmes, avec le reste de la flotte, cingleront vers les vaisseaux restés à l’ancre devant Mitylène, sous les ordres d’Étéonicus. Ils voulaient accomplir cette mission, mais un vent et un orage violent les en empêchent : ils restent en place et érigent un trophée. Étéonicus reçoit la nouvelle du combat par un bateau de service ; il le renvoie aussitôt, avec ordre de dire à ceux qui le montent de retourner sans bruit en arrière, de ne communiquer avec personne, et de revenir soudain vers la flotte avec des couronnes, en criant que Callicratidas a gagné la bataille et que tous les vaisseaux athéniens ont péri. Ainsi font-ils : lui même, aussitôt après leur retour, offre des sacrifices pour l’heureuse nouvelle, et ordonne en même temps aux soldats de prendre leur repas, aux marchands d’embarquer sans bruit leurs marchandises, afin de s’en aller par mer à Chios, la brise étant favorable, et aux trirèmes de suivre au plus vite. Il emmène de son côté l’armée de terre à Méthymne, après avoir mis le feu au camp. Conon, voyant les ennemis en fuite et le vent favorable, tire ses vaisseaux à la mer, vogue à la rencontre des Athéniens, qui avaient déjà quitté les Arginuses, et leur apprend la ruse d’Étéonicus. Les Athéniens poursuivent leur route jusqu’à Mitylène, d’où ils se rendent à Chios, puis ils retournent à Samos, sans avoir rien fait.
CHAPITRE VII.
À Athènes, on dépose tous les généraux, excepté Conon, auquel on adjoint Adimante et Philoclès. Deux des généraux qui avaient assisté au combat naval, Protomachus et Aristogène, ne retournent point à Athènes. Dès que les six autres, Périclès,