Page:Xénophon - Œuvres complètes, éd. Talbot, tome 1.djvu/552

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avait gardé près de lui Derdas et ses cavaliers au nombre d’environ quatre cents, et parce qu’il estimait beaucoup cette cavalerie, et parce qu’il voulait plaire à Derdas, en lui rendant un service agréable.

Quand les ennemis sont sortis et rangés en bataille au pied de leurs murs, tous leurs cavaliers réunis fondent sur les Lacédémoniens et les Béotiens. Polycharme, hipparque lacédémonien, est renversé de cheval et reçoit à terre de nombreuses blessures ; d’autres sont tués, et à la fin la cavalerie de l’aile droite prend la fuite. L’infanterie, voyant la déroute des cavaliers, plie à son tour, et toute l’armée courait le risque d’être vaincue, si Derdas, à la tête de sa cavalerie, ne se fût porté au galop contre les portes d’Olynthe. Téleutias le suit avec sa division en bon ordre. Les cavaliers olynthiens, s’apercevant de cette manœuvre et craignant de se voir fermer les portes, font volte-face et se retirent en toute hâte. Là, Derdas en tue un grand nombre au moment où ils passaient au galop devant lui. L’infanterie des Olynthiens se retire aussi dans la ville, sans cependant avoir perdu beaucoup de monde, vu la proximité des murs. Téleutias, après avoir élevé un trophée et constaté cette victoire, se retire en coupant les arbres. Telle fut l’expédition qu’il fit cet été ; puis il licencia les troupes macédoniennes et celles de Derdas. Cependant les Olynthiens font de fréquentes incursions contre les villes alliées des Lacédémoniens, en ravagent les territoires et en tuent les habitants.


CHAPITRE III.


Défaite et mort de Téleutias. — Agésilas lui succède. — Son expédition contre Phlionte. — Mort d’Agésipolis. — Reddition de Phlionte. — Paix avec les Olynthiens.


(Avant J. C. 382, 381, 380.)


Aussitôt que le printemps paraît, les cavaliers olynthiens, au nombre d’environ six cents, font une excursion contre Apollonie vers le milieu du jour, et se dispersent pour piller le pays. Or, il se trouvait que Derdas était arrivé ce jour-là avec ses cavaliers et qu’il prenait son repas du matin à Apollonie. Au moment où il s’aperçoit de l’invasion, il se tient tranquille,