Page:Xénophon - Œuvres complètes, éd. Talbot, tome 1.djvu/598

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qui les poursuivaient montent sur le toit du temple, le découvrent et leur en jettent les tuiles. Les autres, sentant leur détresse, prient les assaillants de cesser et déclarent vouloir sortir. Leurs adversaires s’emparent d’eux, les entraînent, et les ramènent sur un chariot à Tégée ; et là, d’accord avec les Mantinéens, ils les condamnent et les mettent à mort.

Pendant ces événements, environ huit cents Tégéates du parti de Stasippe s’enfuient à Lacédémone, et aussitôt après les Lacédémoniens décrètent qu’il faut, conformément aux serments, venger sans plus tarder les morts et les bannis de Tégée. Ils marchent donc contre les Mantinéens, qu’ils disent avoir manqué à leurs serments en portant les armes contre les Tégéates. Les éphores ordonnent une levée de troupes, et la ville donne le commandement à Agésilas. En conséquence, les autres Arcadiens se rassemblent à Aséa, à l’exception des Orchoméniens, qui ne veulent prendre aucune part à la ligue arcadienne, à cause de leur haine contre Mantinée. Et comme ils avaient reçu dans leurs murs le corps des mercenaires, levé à Corinthe et commandé par Polytrope, les Mantinéens restent chez eux pour les observer. Les Héréens et les Lépréates se joignent aux Lacédémoniens contre les Mantinéens.

Agésilas, après avoir fait les sacrifices de départ, marche aussitôt sur l’Arcadie. Il occupe Eutéa, ville frontière, où il ne trouve dans les maisons que les vieillards, les femmes et les enfants, les hommes en âge de porter les armes étant tous partis pour l’armée arcadienne. Il ne fait pourtant aucun mal à la ville, mais il laisse les habitants dans leurs demeures, et ses gens achètent tout ce dont ils ont besoin. Il fait rechercher et restituer tout ce qui a été pris à son entrée dans la ville, et fait aux murailles toutes les réparations nécessaires pendant le temps qu’il reste là à attendre les mercenaires de Polytrope.

Cependant les Mantinéens marchent contre les Orchoméniens ; mais ils sont repoussés avec perte des murailles et perdent quelques-uns des leurs. Ils battent en retraite et arrivent à Élymia : les hoplites orchoméniens ne les poursuivaient plus, mais les troupes de Polytrope les pressaient avec une grande audace. Les Mantinéens, sentant alors que, s’ils ne repoussent pas cet ennemi, les traits leur tueront beaucoup de monde, font volte-face et en viennent aux mains avec ceux qui les poursuivent. Polytrope est tué sur la place en combattant. Le reste prend la fuite et aurait péri pour la plupart, si les cavaliers phliasiens n’étaient survenus et n’avaient arrêté les Man-