tinéens dans leur poursuite, en les tournant par derrière. Cela fait, les Mantinéens s’en retournent chez eux.
Agésilas, à la nouvelle de cet événement, pense que les mercenaires d’Orchomène ne pourront plus le joindre, et s’avance avec les troupes qu’il avait. Le premier jour, il prend le repas du soir sur le territoire de Tégée ; puis, le lendemain, il passe sur celui de Mantinée, place son camp au pied des montagnes situées à l’occident de cette ville, et se met à ravager le pays et à dévaster les campagnes. Les Arcadiens, réunis à Aséa[1], passent de nuit à Tégée. Le lendemain, Agésilas va camper à une vingtaine de stades de Mantinée ; mais les Arcadiens de Tégée, qui occupaient les montagnes entre cette ville et Mantinée, arrivent avec un grand nombre d’hoplites, désirant vivement s’unir aux Mantinéens, auxquels, en effet, les Argiens n’avaient pas envoyé toutes leurs forces. Quelques gens voulaient persuader à Agésilas de les attaquer séparément ; mais il craint que, pendant qu’il marchera sur les ennemis, les Mantinéens ne fassent une sortie et ne fondent sur ses flancs et sur ses derrières. Aussi pense-t-il que le mieux est de ne pas empêcher leur jonction ; et, dans le cas où ils voudraient en venir aux mains, de livrer bataille ouvertement et franchement. Les Arcadiens ont donc ainsi toutes leurs forces réunies.
Cependant les peltastes d’Orchomène, suivis de la cavalerie phliasienne, prenant de nuit le chemin de Mantinée, se présentent au point du jour devant le camp où Agésilas sacrifiait : ils sont cause que chacun court à son rang et qu’Agésilas se retire vers ses troupes. Mais lorsqu’on a reconnu des amis, et qu’Agésilas a obtenu des signes favorables, il fait avancer son armée aussitôt après déjeuner ; et, le soir venu, il vient, sans être vu, asseoir son camp dans une gorge située derrière le pays de Mantinée, et entourée de montagnes extrêmement rapprochées. Le lendemain, au point du jour, il sacrifiait devant le camp, lorsqu’il voit des troupes de Mantinée se rassembler sur les montagnes au-dessus de la queue de son armée. Il comprend alors qu’il faut sortir au plus vite de cette gorge. Toutefois, il craint que, s’il marche lui-même en tête, l’ennemi ne fonde sur ses derrières. Il ne bouge donc pas de place ; et, montrant son front aux ennemis, il ordonne à ceux de la queue de faire conversion à droite et de se rendre au-
- ↑ Ville de leur territoire.