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Page:Xénophon - Œuvres complètes, éd. Talbot, tome 2.djvu/328

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par la raison que les troupes légèrement armées, étant précédées du corps le plus pesant, doivent suivre sans peine, et que si, pendant la nuit, on mettait à la tête le corps le plus dispos, il ne serait pas étonnant que l’armée se divisât, une avant-garde se trouvant bien vite à distance. Artabaze commande les peltastes et les archers des Perses ; Handamyas le Mède, l’infanterie des Mèdes ; Embas, l’infanterie des Arméniens ; Artsuchas, les Hyrcaniens ; Thambradas, l’infanterie des Saces ; Datamas, les Cadusiens. Que tous ces chefs marchent de manière que les taxiarques soient au front de leur colonne, les peltastes à la droite, les archers à la gauche : cet ordre donnerait plus de facilité pour agir. Viendront ensuite les skeuophores, à la suite du corps d’armée : leurs chefs veilleront à ce que tous les effets soient rassemblés avant qu’on aille prendre du repos, que, dès la pointe du jour, on soit rendu avec les bagages au lieu fixé, et qu’on marche On bon ordre. Après les skeuophores, le Perse Madatas conduit les cavaliers : il place les hécatonarques sur le front de son escadron : chaque hécatontarque fait marcher ses cavaliers un par un comme font les chefs d’infanterie. Le Mède Rambacas vient ensuite avec ses cavaliers. Tu viens ensuite, Tigrane, avec ta cavalerie. Puis les autres hipparques, chacun avec les troupes qu’ils ont amenées. Saces, vous les suivez. Les Cadusiens, derniers venus, ferment la marche. Al-ceunasa, toi qui les commandes, veille à l’arrière-garde à ce qu’il ne reste personne derrière les cavaliers. Veillez bien à marcher en silence, et vous autres chefs et tous ceux qui sont raisonnables : la nuit, on a plus besoin de ses oreilles que de ses yeux pour percevoir et pour agir. Le désordre, durant la nuit, est beaucoup plus difficile à réparer que le jour. Il faut donc observer le silence et garder son rang Les gardes nocturnes, quand il faudra décamper de nuit, devront être courtes et fréquentes, de peur qu’une trop longue veille n’incommode quelqu’un pour la marche. Quand il sera l’heure de partir, la trompette donnera le signal : alors, munis de ce qui vous est nécessaire, tenez-vous prêts à marcher sur Babylone. Que les premiers engagent toujours ceux qu’ils précèdent à suivre de près. »

Ces mots entendus, on retourne aux tentes ; et en s’en allant ils parlent entre eux de la mémoire de Cyrus, qui, ayant tant d’ordres à donner, appelle chacun par son nom. Cyrus y était arrivé par l’exercice : il trouvait étrange que des artisans connussent les noms des outils de leur métier, que le médecin sût par leur