Page:Xiphilin, Zonare et Zosime - Histoire romaine, 1686.djvu/498

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Provinces causait aux Romains, il les reprit sans avoir aucun respect pour son traité. Sapor était, à ce que l’on dit, d’une si prodigieuse stature, que jamais on n’avait vu d’homme qui en approchât. Au reste quand Philippe fut de retour, il parut fort favorable aux Chrétiens, et quelques-uns même se persuadent qu’il embrassa la foi de l’église, qu’il participa à ses prières, et qu’il ne refusa pas de confesser les fautes qu’il avait commîtes, quand il vit que celui qui présidait à l’assemblée, ne l’y voulait admettre qu’a cette condition, et qu’ainsi il subit la loi commune des pénitents. Quelques-uns le croient père d’Eugénie martyre, mais ils se trompent ; parce qu’il est certain qu’elle était fille, non d’un Préfet au Prétoire, mais d’un Préfet d’Égypte, qui renonça à cette dignité pour faire profession publique de la foi, et qui eut l’honneur de recevoir la couronne du Martyre.

Au reste dans le temps que l’Empereur Philippe avait entrepris la guerre contre les Scythes, et qu’il était de retour à Rome, un officier nommé Marin fut proclamé Empereur par les troupes en Mésie. Comme Philippe faisait le récit de cette sédition dans le Sénat, et qu’il en témoignait de l’inquiétude, et du trouble, tous les autres Sénateurs gardant le silence, Dèce prit la parole, et dit qu’il n’y avait rien à appréhender de la proclamation de Marin, parce qu’il était tout à fait indigne de la souveraine puissance, et que les gens de guerre qui la lui avaient déférée, ne manqueraient pas de la lui ôter avec la vie. Ce qui arriva bientôt après, c’est pourquoi Philippe admirant la pénétration de Dèce lui donna charge d’aller en Mésie réprimer l’insolence des rebelles. Il s’exécuta de cet emploi, soutenant qu’il n’était avantageux, ni à l’Empereur de le lui donner, ni à lui de le recevoir. Mais Philippe ayant persisté, il l’