Page:Xiphilin, Zonare et Zosime - Histoire romaine, 1686.djvu/506

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eux beaucoup de dépouilles. Mais alors il attaqua les Perses avec ce qu’il avait de troupes, et comme ces peuples étaient en plus grand nombre que les Romains, ils les enveloppèrent sans peine, les taillèrent en pièces, prirent Valérien avec ses gardes, et le menèrent à Sapor. Ce Prince superbe le promit qu’il n’y aurait rien dont il ne pût se rendre maître à l’avenir, mais qu’il était maître de l’Empereur, et quelque inhumanité qu’il eût fait paraître jusques alors, il en donna depuis des exemples beaucoup plus étranges. Voila la manière dont quelques-uns disent que Valérien fut pris par les Perses. D’autres assurent qu’étant à Édesse, se mit lui-même entre les mains de ses ennemis par l’appréhension de tomber entre celles des soldats de la garnison, qui se sentant pressés par la disette de vivres, et par la faim avaient excité une furieuse sédition. Il abandonna de la sorte toutes les troupes de l’Empire Romain, ce qui n’empêcha pas néanmoins que la plus grande partie des soldats ne trouvassent moyen de se sauver aussitôt qu’ils eurent découvert sa trahison. Mais enfin soit que Valérien eût été pris par les Perses, ou qu’il se fût rendu volontairement à Sapor, il fut traité par ce Prince avec la dernière indignité. Les Perses n’étant plus retenus par aucune crainte attaquèrent les plus grandes villes, prirent Antioche sur l’Oronte, Tarse la Capitale de Cilicie, et la célèbre Césarée de Cappadoce. Ils traitèrent leurs prisonniers avec une extrême dureté, ne leur donnant qu’autant de vivres qu’il leur en fallait pour conserver un reste de vie languissante, leur refusant l’eau en la quantité nécessaire, et ne les menant boire qu’une fois le jour comme des troupeaux de bêtes. La ville de Césarée qui est une ville fort peuplée, et qui contient à ce que l’on dit jusques à quatre cent mille habitants se défendit longtemps avec beaucoup de valeur sous la sage conduite