Page:Xiphilin, Zonare et Zosime - Histoire romaine, 1686.djvu/523

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Ce Prince ayant été vaincu dans une bataille, Dioclétien le renvoya avec une armée plus puissante que la première. Il remporta cette seconde fois une victoire si entière, qu’elle effaça toute la honte de sa défaite. La plus grande partie de l’armée des Perses fut taillée en pièces dans ce combat. Narsez y fut blessé, et poursuivi jusques dans le cœur de son pays. Ses femmes, ses sœurs, ses enfants, et les premiers de son état y furent pris avec l’argent, et le bagage. Lorsque Narsez fut guéri de sa blessure fit un traité de paix avec Dioclétien et Galère, retira les femmes, et ses enfants d’entre leurs mains, et leur abandonna les villes, et les pays qu’ils voulaient. Dioclétien, et Maximien achevèrent heureusement plusieurs autres guerres, les unes par eux-mêmes, et les autres par les Césars leurs gendres, et par d’autres chefs, et accrurent extrêmement l’étendue de leur Empire. La gloire de ces succès donna une si étrange vanité à Dioclétien, que ne le consentant plus d’être salué par les Sénateurs selon l’ancien usage, il voulut en être adoré. Il enrichit d’or et de pierreries ses habits, et ses souliers, et rendit les ornements Impériaux beaucoup plus précieux qu’ils n’avaient été auparavant : Car il est certain que les Empereurs ses prédécesseurs ne recevaient point d’honneurs différents de ceux que recevaient les consuls, et qu’ils n’avaient point d’autre marque de dignité que la robe de pourpre. Bien que la persécution se fut répandue depuis plusieurs années par tout l’Empire, et qu’une quantité incroyable de Chrétiens tant hommes que femmes, fussent morts constamment pour la défense de leur maître, il y avait encore un nombre innombrable de personnes qui faisaient profession de cette Religion. Ce fut pour ce sujet qu’en la dix-neuvième année du règne de Dioclétien les deux Empereurs firent publier un édit par lequel ils ordonnaient de démolir les églises des Chrétiens, de brûler leurs livres et d’exécuter