Page:Xiphilin, Zonare et Zosime - Histoire romaine, 1686.djvu/524

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à mort leurs docteurs, et leurs prêtres, d’exclure des dignités, et de l’armée ceux qui s’y trouveraient de cette secte, et de réduire à la servitude les personnes privées.

L’année suivante ces deux Princes d’un commun accord se démirent de la souveraine puissance, protestant en public qu’ils ne se sentaient pas des forces suffisantes pour en soutenir la pesanteur, et avouant en particulier à leurs amis qu’ils ne s’en défaisaient que par dépit de n’avoir pu abolir le nom Chrétien. Ils renoncèrent le même jour à l’Empire, savoir Dioclétien dans Nicomédie, et Maximien dans Milan. Après quoi le premier demeura dans Salone ville de Dalmatie, d’où il avait tiré sa naissance, et l’autre demeura dans la Lucanie. Avant néanmoins cette solennelle renonciation ils jouirent de l’honneur du triomphe pour l’heureux succès de la guerre contre les Perses. Les femmes, les sœurs et les enfant de Narsez, les chefs et les généraux vaincus, le riche butin pris sur les ennemis servirent d’ornement à cette pompe.

Il ne sera peut-être pas hors de propos d’expliquer en cet endroit d’où vient du nom de triomphe. Quelques-uns croient qu’il vient du nom de Trion qui signifie des feuilles de figuier. Car avant que l’art de faire des masques eût été inventé les acteurs se couvraient le visage de feuilles pour débiter des railleries en vers iambiques. Dans la cérémonie des triomphes les soldats se couvraient de semblables feuilles, quand ils se voulaient moquer des vainqueurs. D’autres prétendent que le mot de triomphe vient des trois ordres qui paraissaient dans ces actions si solennelles, et qui marchaient séparément savoir le Sénat, le peuple, et l’armée.

Quand la cérémonie fut achevée, ils remirent l’autorité souveraine entre les mains des Césars, et partagèrent entre eux les Provinces en attribuant a Maximien Galère l’Orient, et l’Illyrie, et à Constance Clorus l’Occident, et