Page:Xiphilin, Zonare et Zosime - Histoire romaine, 1686.djvu/525

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l’Afrique. Au temps qu’on faisait ce partage de l’Empire, les soldats des gardes proclamèrent Empereur dans Rome Maxence, fils de Maximien Herculius.

Entre ces trois princes, Constance qui commandait dans la grande Bretagne, dans les Alpes Cottiennes, et dans les Gaules usait d’une grande douceur envers tous ses sujets, et principalement envers les Chrétiens, et se montrait tout à fait au dessus de la passion du bien. Maximien au contraire persécuta cruellement les Chrétiens en Orient, et gouverna les peuples avec la dernière dureté. Comme il était dans l’excès des débordements, il ne se contentait pas de violer des personnes de médiocre condition ; mais il enlevait les femmes de la première qualité d’entre les bras de leurs maris, et les leur renvoyait après qu’il avait satisfait sa brutalité, et ses désirs. Il était fort adonné à l’art de deviner, n’entreprenait rien sans consulter les devins, et leur rendait de grands honneurs. Il déclara une guerre irréconciliable à la piété, poursuivant impitoyablement des personnes irrépréhensibles, et confisquant leur bien, quoi qu’il ne pût les accuser d’aucun autre crime, que de celui de connaître Dieu, et de l’honorer.

Maxence ne commandait pas dans Rome avec plus de clémence, ni plus de justice. Il imitait la cruauté de Maximien contre les Chrétiens, et sa perfidie envers le reste des peuples. Il faisait mourir les personnes les plus illustres sans aucune formalité : il enlevait des filles, et des femmes de condition : il prenait le bien des riches ; et accablait le peuple d’impositions nouvelles, et insupportables. Ayant un jour conçu une furieuse passion pour une dame romaine qui n’était pas moins illustre par sa vertu que par sa naissance, il l’envoya quérir par les ministres ordinaires de ses plaisirs. Quand elle vit qu’elle ne se pouvait exempter d’être menée à l’Empereur, et que son mari qui était présent n’osait