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Page:Xiphilin, Zonare et Zosime - Histoire romaine, 1686.djvu/552

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furent tués sur la place. Alors il ne mit plus l’espérance de son salut que dans la suite, et pour faire accroire qu’il avait été tué, il prit l’habit d’un soldat, laissa aller son cheval sans lui ôter les ornements de la dignité Impériale, afin que ceux qui le verraient de la sorte, crussent que l’Empereur avait été tué, et qu’ils perdissent l’envie de le poursuivre.

On dit que Constance ayant découvert le matin suivant d’une hauteur où il était monté, la plaine qui avait servi de champ à la bataille, il versa des larmes, et témoigna plus de regret de la perte des morts, que de joie de sa victoire. De quatre-vingt mille hommes qu’il avait eus dans son armée, il en avait perdu trente mille dans le combat, et de trente-six mille qu’avait eu Magnence, il en était mort vingt-quatre mille. Il commanda d’enterrer également tous les morts sans distinction de parti, et de panser les blessés, et tous ceux qui donnaient encore quelque marque de vie. Magnence s’étant heureusement sauvé rallia ceux qu’il put trouver de son parti qui s’étaient échappés de la défaite, en fit venir d’autres et envoya un sénateur en ambassade à Constance. Mais ce Prince persuadé qu’il n’était venu qu’à dessein de découvrir l’état de son armée lui refusa audience. Magnence envoya après cela des évêques pour implorer sa clémence, et pour lui demander permission de servir sous ses enseignes, comme un simple volontaire. Ces prélats ayant été congédiés sans réponse favorable, et Constance étant parti à l’heure même vit diminuer le parti de son ennemi par le concours de plusieurs qui l’abandonnaient chaque jour, qui lui remettraient les places qu’ils gardaient, et qui se soumettaient à son obéissance.

L’usurpateur espérant plus aucune grâce, fit de nouvelles levées dans les Gaules, et se prépara à la guerre. Pour faire quelque sorte de diversion, et pour susciter d’autres affaires à l’Empereur, il envoya à Antioche un homme qu’il avait