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Page:Xiphilin, Zonare et Zosime - Histoire romaine, 1686.djvu/554

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son parti s’étrangla dans les Gaules. Désidérius guérit des blessures que Magnence son frère lui avait faites, et se rendit volontairement à Constance. Ce prince reprit de la sorte tout ce que Magnence avait usurpé, se vit en possession par sa mort de tous les états de Constantin son père. L’Occident était alors en repos. Mais l’Orient était en trouble. Gallus enflé de fa fortune usait insolemment de son pouvoir dans Antioche, et traitait injurieusement les peuples, tant par sa propre inclination qu’à la persuasion de sa femme.

L’Empereur qui appréhendait que pressés par l’impatience, et par le désespoir, ils n’excitassent une guerre civile, envoya à Antioche Domitien préfet du Prétoire homme d’un âge avancé, avec un ordre secret de persuader à Gallus de s’en retourner à Constantinople. Mais au lieu de ménager adroitement une affaire de cette importance, il ordonna ouvertement à Gallus d’aller trouver Constance, et le menaça de retrancher les vivres à ses gens, s’il ne partait à l’heure même. Gallus qui était naturellement fort porté à la colère le fit arrêter et garder par les soldats, et parce que le trésorier nommé Montius lui représenta que c’était une entreprise qui tendait à une rébellion manifeste, il le fit charger de chaînes. Étant ensuite excité à la vengeance par les discours de sa femme, dont l’humeur était extraordinairement impérieuse, et violente, il les mit tous deux entre les mains des gens de guerre qui les traitèrent outrageusement par la place publique, et qui après leur avoir fait souffrir divers tourments les jetèrent enfin dans l’Oronte.

Quand la nouvelle de cette exécution eut été portée à Constance, il envoya des gens de guerre pour lui amener Gallus. Ne pouvant se dispenser d’obéir, il fit partir Constantie sa femme la première, afin qu’elle apaisât l’Empereur son frère.