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Page:Xiphilin, Zonare et Zosime - Histoire romaine, 1686.djvu/556

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réponse, prend les armes, assiège Nisibe, et en ayant été repoussé, attaque d’autres villes avec aussi peu de succès, et enfin se rend maître de celle d’Amide.

Cependant Constance ne se trouvant pas capable de gouverner seul un Empire qui n’avait point d’autres bornes que celles de l’univers, manda d’Athènes Julien frère de Gallus, le déclara César, et lui donna en mariage Hélène sa sœur. On dit qu’au temps que sa mère était enceinte de lui, elle eut un songe, où elle crut accoucher, et mettre Achille au monde. Dès qu’elle fut éveillée, elle raconta son songe à son mari, et au même instant accoucha de Julien, presque sans douleur. Cette naissance extraordinaire ayant donné lieu au père, et à la mère de concevoir de grandes espérances de leur fils, ils le mirent entre les mains d’Eusèbe évêque de Nicomédie, afin qu’il lui enseignât les saintes Écritures.

Constance l’ayant donc déclaré César, comme je viens de le dire, l’envoya dans les Gaules avec fort peu de troupes, ce qui fit juger qu’il avait moins dessein de l’associer à l’Empire, que de lui tendre un piégé en l’exposant aux ennemis sans lui donner des forces suffisantes pour leur résister. Le bonheur seconda pourtant de telle sorte ses entreprises, qu’il vainquit les ennemis, et après même qu’ils eurent amassé de nouvelles troupes, et qu’ils furent revenus l’attaquer, il les défit une seconde fois, en tailla en pièces un grand nombre, en poussa un grand nombre dans un fleuve, où ils se noyèrent, et en prit un grand nombre prisonniers. On dit que la délivrance d’onze mille Romains fut le fruit de cette victoire. Il fît après cela la guerre aux Allemands avec un pareil bonheur, leur accorda la paix, et retira les prisonniers qu’ils avaient entre leurs mains.

La prospérité de ses armes lui ayant inspiré de la vanité,