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Page:Xiphilin, Zonare et Zosime - Histoire romaine, 1686.djvu/559

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Comme il délibérait d’exécuter les ordres qu’il avait reçus, il se contenta de prendre la réponse de Julien pour la porter à son maître. Elle était pleine d’invectives contre l’Empereur, de reproches des injures qu’il avait faites à sa famille, de menaces de venger le sang de ceux qui avaient été exécutés à mort par une violence tyrannique. Julien ayant cependant considéré qu’il avait à sa suite un grand nombre de personnes affectionnées à Constance, les renvoya toutes, et se prépara à la guerre civile.


Sa femme mourut en ce temps-là. Quelques-uns disent qu’elle était encore alors avec lui, et d’autres qu’il l’avait répudiée. Julien ayant donc assemblé ses troupes leur persuada de ne point perdre de temps, et de prévenir Constance. Il avait dès lors renoncé au fond de son cœur à la Religion chrétienne. Mais il tenait son apostasie secrète par l’appréhension qu’il avait d’une grande partie des gens de guerre, dont il connaissait la piété. L’artifice dont il usa pour déguiser ses sentiments fut de permettre d’un côte l’exercice de toute sorte de Religions, et d’un autre de faire sa prière dans l’église des Chrétiens le jour de Noël, afin que les gens de guerre le crussent de leur sentiment. Il donna ensuite les charges à ceux pour lesquels il avait le plus d’estime, et déclara qu’il n’avait point intention d’employer ses armes contre Constance, mais seulement d’assembler les troupes d’Orient, et d’Occident afin que d’un commun accord elles élussent un Empereur. Il avait aussi la vanité de dire qu’il savait le jour auquel Constance devait mourir, et qu’il lui avait été révélé pendant son sommeil par des vers qu’il récitait, et dont le sens était que Julien perdrait par la mort, l’Empire qu’il exerçait sur l’Asie, lorsque la planète de Jupiter se trouverait dans le signe du verseur d’eau.