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Page:Xiphilin, Zonare et Zosime - Histoire romaine, 1686.djvu/565

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la mort de Julien l’évêque la releva sans aucune peine, et la remit en sa place. Comme Julien était à Daphné, et qu’il y offrait souvent des sacrifices devant l’image d’Apollon qui était un excellent ouvrage de l’art, les habitants d’Antioche le raillèrent de sa superstition, et dirent qu’il était un sacrificateur, et non un Empereur. Ils l’appelèrent bouc à cause qu’il avait une grande barbe, qu’ils disaient être propre à faire des cordes. Il repoussa ces railleries par d’autres railleries qu’il fît de la vanité de leur délicatesse, et de leur luxe, je ne voudrais pas, dit-il, donner ma barbe pour faire des cordes, de peur qu’elles ne fussent trop rudes, et que des mains aussi délicates que celles des Antiochiens n’en fussent écorchées. Il fit aussi une satire contre eux à l’occasion de l’aversion qu’ils avaient témoignée de sa barbe. Il sacrifiait cependant des hécatombes à Apollon pour obtenir de lui une réponse sur le succès de la guerre, sur laquelle il le consultait. Mais comme l’oracle demeurait dans le silence, il en demanda la raison aux prêtres, qui lui répondirent que leur Dieu était offensé de ce qu’il y avait des corps morts enterrés aux environs. Les corps qui y étaient, étaient des corps de martyrs, et principalement de saint Babilas. L’Empereur commanda qu’on les ôtât, et qu’on les mît ailleurs. La nuit suivante le tonnerre tomba sur le temple, et sur l’image d’Apollon, et les consuma, mais attribuant ce malheur aux Chrétiens, il commanda de fermer leurs églises, et d’exécuter à mort le célèbre Artème, qu’il accusait d’avoir été auteur de la mort de Gallus. Il fit aussi souffrir le martyre à Eugène, et à Macaire prêtres. Il le fit aussi souffrir à Manuel, à Sabel, et à Ismael qui avaient été envoyés de Perse vers lui en qualité d’ambassadeurs, et. enfin il le fit souffrir à plusieurs autres.