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Page:Xiphilin, Zonare et Zosime - Histoire romaine, 1686.djvu/567

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Perses chargèrent son arrière garde, et la mirent en désordre. Les Gaulois qui avaient été mis derrière pour la soutenir signalèrent leur valeur dans cette rencontre et tuèrent non seulement un grand nombre non seulement soldats, mais aussi d’officiers des Perses. Mais enfin les Romains, étant pressés par la faim, et n’ayant aucune connaissance du pays, Julien sans savoir ce qu’il faisait, prit le chemin des montagnes. Les Perses les y ayant attaqués à l’heure même, le sort des armes fut fort différent, l’aile droite des Romains ayant été défaite, et la gauche étant demeurée victorieuse. Comme Julien courait au secours de ceux qui étaient pressés par les ennemis, et que ne pouvant supporter la chaleur du soleil, ni la pesanteur de sa cuirasse, il l’ôta, et fut blessé au côté d’un coup de flèche. On dit qu’il s’éleva un si grand vent, que l’air fut couvert d’un si épais nuage, et obscurci d’une si prodigieuse quantité de poussière que les deux armées avaient élevées, qu’on ne se pouvait plus connaître, et qu’aucun ne sachant ni ce qu’il faisait, ni où il était, on ne put remarquer d’où vint le trait dont l’Empereur fut percé, si bien que l’on doute encore s’il partît de la main d’un Romain, ou de celle d’un Perse, ou s’il fut envoyé du ciel. Ceux qui croient que le coup venait du Ciel, disent que Julien reçût dans le creux de sa main quelques gouttes de son sang, et que les jetant en l’air il dit, tiens Nazaréen, voilà de quoi te rassasier. Sa vie criminelle fut terminée par cette mort sanglante. Son règne ne fut que de deux ans. Les gens de guerre portèrent son corps à Tarse, et l’enterrèrent dans un faubourg. On mit sur Ion tombeau une épitaphe, dont voici à peu près le sens. Julien prince aimé de ses sujets, et redouté de ses ennemis, gît ici sur tes bords du Cidne, il a été arrêté par les eaux, de l’Euphrate, et par les armes des Perses.