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Page:Xiphilin, Zonare et Zosime - Histoire romaine, 1686.djvu/568

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Son corps fut depuis tiré de là, et porté à Constantinople. Il avait un désir insatiable de la gloire, tirait vanité des moindres choses. Il souffrait volontiers que ses amis l’avertissent de ses fautes. Il était habile en toute sorte de sciences, et surtout dans les plus cachées. Il était si tempérant que jamais il ne crachait, et jamais n’avait de rapports. Il avait accoutumé de dire qu’un philosophe devait vivre dans une si extrême modération, qu’il devait presque s’abstenir de respirer. On dit que pendant son sommeil il vit à Antioche un jeune homme d’une chevelure blonde qui lui prédit qu’il mourrait en Phrygie. C’est pourquoi dès qu’il se sentit blessé, il demanda le nom du lieu où il était, et quand on lui eut répondu qu’il s’appelait Phrygie, il s’écria, ô Soleil, vous avez perdu Julien. On dit que sa mort fut sue dans Antioche le jour même qu’elle arriva. On prétend qu’un homme du pays, qui y avait une charge de judicature, et qui faisait profession de la même Religion que Julien, vit une multitude d’étoiles dont l’assemblage formait ces paroles, aujourd’hui Julien est tué dans la Perse. Cette vision fut l’occasion de la conversion de ce Juge. Au reste Julien fut tué de la sorte à l’âge de trente et un an.


JOVIEN.

Jovien, tribun fut choisi pour remplir le trône qui vaquait par la mort de Julien. C’était un homme de piété. Il était fils du Comte Varronien, et réfuta d’abord l’autorité qui lui était déférée, et quand on lui en demanda la raison, il s’écria, c’est que je luis Chrétien, et que je ne veux point commander à des Païens. Les gens de guerre s’étant écrié tout d’une voix, et comme de concert qu’ils étaient Chrétiens aussi bien que lui, il accepta la qualité d’Empereur, et fit avec les Perses un