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Page:Xiphilin, Zonare et Zosime - Histoire romaine, 1686.djvu/590

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disposé des hommes armés aux environs du lieu où se tenait le Concile, épouvanta si fort les autres évêques, qu’il les contraignit d’approuver par écrit ses sentiments.

Domne évêque d’Antioche qui s’était laissé emporter par cette violence à signer comme les autres, réclama depuis contre sa signature, et détesta l’impiété qu’il semblait avoir approuvée. Quand Théodose apprit la mort de Flavien, et le reste des violences exercées dans le Concile, il en rejeta la faute sur Crisaphe. Mais Dioscore, conseilla à cet eunuque de faire en sorte que ce Prince nommât Anatolius son Apocrisiaire ou son Agent, patriarche de Constantinople, afin qu’il reçût Eutichez à la communion, et que l’on ne fît aucune recherche de la mort de Flavien.

Crisaphe persuada sans peine à Théodose tout ce qu’il voulut, et fit placer Anatolius sur la chaise de l’église patriarcale, le même eunuque abusant de la faiblesse de l’Empereur, et étant appuyé du crédit d’Eudocie, éloigna Pulchérie de la Cour, et lui ôta le maniement des affaires. Elle se retira à l’Hebdome, où elle mena une vie privée. L’Empereur étant à peine revenu à lui, et ayant reconnu la cruauté du meurtre de Flavien, et l’injustice de la disgrâce de Pulchérie la rappela, et punit Crisaphe comme le véritable auteur de ces désordres, en le reléguant, et en confisquant son bien.

Pulchérie était une princesse très avisée qui par sa prudence réparait les fautes de son frère, et couvrait ses défauts. On dit qu’il signait tout indifféremment, sans prendre garde à ce que l’on lui présentait pour signer. Quand elle l’en avertissait, il lui répondait qu’il savait bien ce qu’il faisait, et que personne ne pouvait le tromper. Voici donc l’agréable invention donc elle usa pour le convaincre de son peu d’application. Elle composa un écrit par lequel il lui vendait Eudocie, et le lui présenta à signer. Elle retint après