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Page:Xiphilin, Zonare et Zosime - Histoire romaine, 1686.djvu/591

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cela Eudocie, et lorsque Théodose la demanda, elle lui montra l’écrit qui lui donnait droit de la retenir, et lui fit avouer qu’il signait des ordres dont il n’avait point de connaissance, et de l’exécution desquels il aurait du déplaisir.

Après cela elle lui renvoya Eudocie, qui tomba bientôt après dans la disgrâce pour le sujet que je vais dire. Comme l’on avait présenté un jour à Théodose une pomme d’une extraordinaire grosseur, il l’envoya à Eudocie, qui la donna à Paulin homme d’une grande érudition, et pour lequel elle avait une estime particulière. Paulin qui ne savait d’où elle venait la montra à l’Empereur à cause de sa rareté. Ce Prince l’ayant reconnue, et l’ayant cachée fit venir l’Impératrice sa femme, et lui demanda où était la pomme qu’il lui avait donnée. Eudocie craignant que l’Empereur ne conçût le soupçon qu’il avait déjà conçu, répondit qu’elle l’avait mangée. Sur ce qu’il la pressa de dire la vérité, elle assura avec serment qu’elle la disait. Alors l’Empereur transporté de colère lui montra la pomme, et la convainquit de mensonge. Cet accident accrût de telle sorte la jalousie, et les soupçons de Théodose qu’il fit mourir Paulin, bien qu’il fût très innocent. Eudocie voyant qu’elle avait encouru la haine de l’Empereur son époux, lui demanda permission d’aller à Jérusalem. Elle fit de grandes dépenses, et employa de grandes sommes au soulagement des pauvres, au profit des monastères, et à la construction, et à l’embellissement des églises. Elle y fit encore un second voyage depuis la mort de l’Empereur son mari, et y finit ses jours. Les Centons qu’elle a faits des vers d’Homère font des preuves de sa rare érudition. Un patrice les avait commencés, et ne les avait pu achever. Mais elle y mit la dernière main, et les laissa dans la perfection où nous les voyons, comme il paraît par une inscription