Aller au contenu

Page:Xiphilin, Zonare et Zosime - Histoire romaine, 1686.djvu/593

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

l’heure même reçût de sa main le diadème en présence du patriarche, et du Sénat.

Il n’était recommandable ni par sa naissance, ni par aucune charge qu’il eût exercée. Au temps de sa jeunesse auquel il était simple soldat, il partit pour aller avec sa légion au lieu où elle était commandée. Il fut surpris en Lycie d’une maladie qui l’empêcha de suivre ses compagnons et l’obligea à demeurer chez deux frères, dont l’un se nommait Jules, et l’autre Tatien. Lorsqu’il fut guéri, il alla un jour à la chasse avec eux, la fatigue de ce violent exercice les ayant obligés à descendre de cheval sur le midi pour prendre un peu de repos, ils s’endormirent. Tatien s’étant réveillé le premier aperçut une aigle qui voltigeait sur la tête de Marcien, et le couvrait de ses ailes, il éveilla Jules son frère pour lui faire remarquer ce rare événement qu’ils admirèrent ensemble, et qu’ils regardèrent comme un présage certain de l’Empire auquel Marcien était destiné. Dès qu’il fut éveillé, ils racontèrent ce qu’ils avaient vu, lui firent promettre qu’il se souviendrait d’eux, lorsqu’il serait sur le trône, et en prenant congé de lui, lui donnèrent deux cents pièces d’or. Dans le temps qu’il servait sous Aspar, il fut pris avec beaucoup d’autres par les Vandales. Le Prince de ces Barbares regardant un jour par une fenêtre les prisonniers qui étaient enfermés dans une cour, vit une aigle qui faisait ombre à Marcien pendant qu’il dormait, crut aussi que c’était un présage de sa future grandeur, et le mit eu liberté, après avoir tiré promesse de lui, que quand il serait sur le trône, il ne ferait point la guerre aux Vandales. Lors donc qu’il eût entre les mains la puissance à laquelle longtemps auparavant le ciel avait paru si visiblement le destiner, il s’en servit pour donner des marques de sa reconnaissance a ses deux frères qui la lui avaient prédite. Il fit Tatien préfet