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Page:Xiphilin, Zonare et Zosime - Histoire romaine, 1686.djvu/605

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occupé dix-sept ans le siège de cette célèbre église, avait très mal traité les défenseurs des bons sentiments. Fravica son successeur avait imité son impiété, et celle de Zénon, et ne lui avait survécu que trois mois et demi après lesquels Euphème fut élu. Il ôta des diptiques le nom de Pierre Monge, comme le nom ’un hérétique qui s’était intrus dans le gouvernement de l’église d’Antioche, et mit celui de Félix Pape de Rome, et très orthodoxe, qui avait repris Zénon et Acace par ses lettres de ce qu’ils étaient unis de communion arec Pierre Monge, qui était infecté des erreurs d’Eutichez, et de Dioscore, & avait même envoyé à Acace un écrit, par lequel il le déposait en haine de quoi cet Acace avait ôté son nom des diptyques. Lors donc qu’Euphème patriarche eut reçu d’Anastase un écrit par lequel il promettait d’embrasser la doctrine de l’église, et d’observer tous les décrets du concile de Calcédoine, il le couronna. Dés qu’il fut en possession de l’autorité souveraine, il remit généreusement à plusieurs particuliers les sommes qu’ils devaient au trésor public, rechercha Ariane en mariage, et l’épousa quarante jours après que la pompe funèbre de l’empereur Zénon eut été achevée. Il abolit l’impôt nommé Chrisargire, qui était n impôt fort incommode, que les pauvres, les courtisanes, et les affranchis payaient chaque année dans les villes, et à la campagne. On ne le levait pas seulement sur les hommes, on le levait aussi sur les chevaux, sur les mulets, sur les bœufs, sur les ânes, et sur les chiens. On levait une pièce d’argent sur chaque homme, sur chaque cheval, sur chaque mulet, sur chaque bœuf, six petites pièces nommées folles, sur chaque âne, et sur chaque chien. Anastase fit donc brûler dans le cirque les registres de cet impôt qui avait si fort surchargé les peuples, et qui avait tiré de leurs bouches tant de plaintes, Il faut avouer qu’il