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— Vous avez beaucoup contribué à l’amusement de la soirée, lui dit Philippe.

Walter rougit, croyant distinguer un peu d’ironie dans le ton de son cousin.

— Vous croyez que ceux qui n’entendent rien à la musique n’ont pas le droit d’en parler.

— Chacun ne peut considérer la musique ainsi que je le fais, dit Walter, comme la plus belle chose qu’il y ait dans ce monde et dans l’autre.

— Je sais que c’est l’avis des connaisseurs, répondit Philippe, et je n’ai pas l’intention de la déprécier ; ainsi veuillez m’écouter avec patience, Walter. Je veux seulement vous donner un avertissement, et vous faire observer que la musique forme souvent un lien entre des personnes qui feraient mieux de n’être pas aussi intimes, et qu’il est ensuite difficile de le rompre.

Walter rougit, mais un instant seulement, et il répondit :

— C’est possible ; bonne nuit.

Philippe le suivit des yeux, se demandant ce qui pouvait l’avoir contrarié, Peut-être était-ce toujours l’impatience d’entendre des avis.

Philippe et son ami partirent le lendemain matin, et dans l’après-midi, Laura reçut le livre d’algèbre ; le choix était original, comme premier cadeau d’un amant ! Ce livre fut reçu ouvertement par Laura, qui dit que Philippe lui avait conseillé cette étude.

Sa mère et son frère comprirent pourquoi. Madame Edmonstone trouva ce conseil fort sage, et son fils très caractéristique.