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trentaine de livres à aider les demoiselles Wellwood dans une œuvre de charité. Il regrettait vivement que l’argent qu’il avait épargné dans ce but fût employé à payer des dettes de jeu ! Et, pendant le reste de sa course nocturne, le jeune homme se demandait ce qu’il faudrait qu’il fît à l’avenir pour ne pas encourager le vice. Le lendemain matin, Walter se leva de bonne heure ; il avança la tête dans la chambre de son maître, lui dit qu’il allait à Saint-Mildred pour affaires et qu’il serait de retour à onze heures. Il descendit ensuite, appela Trim, se fit donner par la fermière une tasse de lait et un morceau de pain pour son déjeuner, et partit. Il marcha à travers les bruyères, le cœur léger, mais pas assez pour siffler comme d’habitude. Il s’amusait cependant à voir son ombre projetée jusque sur les blanches vapeurs du matin, qui se déroulaient autour des collines. Ce ne fut pas sans difficulté qu’il trouva la ruelle qu’on lui avait indiquée, et la petite boutique, encore fermée, dont une servante fort sale balayait les marches. Il demanda si c’était là que logeait M. Dixon.

— Oui. répondit la femme, surprise de voir un jeune homme comme il faut demander M. Dixon à cette heure.

— Est-il à la maison ?

— Oui, Monsieur : mais il n’est pas encore levé, il est rentré tard hier. Voulez-vous lui parler ? J’irai avertir madame Dixon.

— Si madame Dixon est à la maison, dites-lui que M. Walter Morville voudrait lui parler.