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fortuné possesseur du télescope. Ils sont dix ou douze, tous serrés les uns contre les autres.

— Hélas ! hélas ! pauvres gens ! dit le vieux Ledburg. Que pourrait-on faire pour eux ? Je n’ai jamais vu un bateau à la mer par un temps pareil, depuis le jour où mon pauvre frère Jack se perdit avec Will Ray !

— Je les vois ! dit Walter, qui avait regardé avec sa lunette. Quand la mer sera-t-elle haute ?

C’était une question importante, car les rochers qui entouraient le Shag étaient couverts avant la marée haute, même quand la mer était calme. On regarda la lune, et Walter et les pêcheurs s’écrièrent tout d’une voix : « Dans trois heures ! » ce qui donnait à peine une heure aux naufragés.

Sans ajouter un mot, Walter s’élança du quai à la maisonnette où il tenait ses deux bateaux ; il ouvrit, et choisit le plus grand. Les pêcheurs s’empressèrent de le porter sur l’étroite place d’abordage. Walter y jeta un rouleau de cordes, et s’y élança le premier.

— Cinq hommes avec moi ! cria-t-il d’un ton d’autorité.

Tous étaient de braves gens, qui n’avaient besoin que d’un chef ; avec Walter à leur tête, ils étaient prêts à braver le péril. Vingt-cinq s’offrirent. Walter en fut ému.

— Merci ! merci ! s’écria-t-il. Pas tous ! Vous, Ben Robinson, Harry Ray, Charles Ray, Ben Ledbury, Wat Green.

C’étaient des jeunes gens qui n’avaient pas de fa-