Page:Yver - L Enfant de la balle.djvu/66

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violent mal de tête, s’était mise au lit, M. Patrice s’adressa à son neveu :

— Cette petite m’inquiète, Jean, lui dit-il ; n’as-tu pas remarqué sa tristesse continuelle ? J’ai peur qu’elle souffre ici ; et, tu sais, elle a une trop excellente nature pour me le laisser deviner.

M. Jean hocha la tête et objecta :

— Elle a la nature calme des Anglaises, mon oncle.

— Si ce n’était que cela, reprit le bon monsieur, je n’aurais pas lieu de me tourmenter. Mais j’ai surpris, bien des fois, des traces de larmes sur ses bonnes petites joues roses ; cela m’a fait tant de peine !

— Elle aurait peut-être besoin de distractions ; elle est seule enfant chez vous, mon oncle, une petite amie de son âge, venant jouer avec elle, l’entraînerait à la gaieté…

— Tu as raison, mon enfant, je t’avoue que je n’avais pas encore eu cette idée ; en effet, un vieux bonhomme comme moi n’est pas la société qu’aime une fillette de onze ans. Ah ! pourquoi n’y ai-je pas songé plus tôt ?

— Mon oncle, interrompit Mme Patrice, si vous voulez nous la confier une après-midi, nous serons très heureux de l’avoir, et nous essayerons de la distraire ; n’est-ce pas, Jean ?

M. Jean leva sur sa femme un regard étonné.