Page:Yver - La Vie secrete de Catherine Laboure.djvu/19

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une courte démarche à l’église Sant Andrea. Faites-moi la grâce de m’y accompagner. Cela durera un instant et nous nous promènerons ensuite. » Ratisbonne sourit encore une fois et se laisse faire. Ils entrent dans la petite église et la trouvent encombrée de charpentes de bois et de draperies funèbres. « Que se passe-t-il donc ? demande Ratisbonne. » — « Ce sont, dit Bussières, ressaisi par son chagrin, les préparatifs des obsèques de mon pauvre ami La Ferronnays dont la mort me laisse si affligé. Le service doit avoir lieu ici demain matin. »

Et c’est tout. Il s’éloigne du côté de la sacristie pour gagner le cloître attenant à l’église où il doit voir un prêtre. Il se retourne encore :

« Ne vous impatientez pas. J’en ai pour cinq minutes… »

Ce qui me reste à raconter est en même temps si bref et si grand, nous passons ici à un plan qui dépasse tellement l’ordre humain que l’artifice des mots devient impuissant à en reproduire l’éclat. Il n’est que de saisir directement les faits et de suivre le récit même qu’en fit le jeune homme quelques instants plus tard.