Page:Yver - La Vie secrete de Catherine Laboure.djvu/20

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Morne, indifférent au style de cette église sans beauté où il se trouve absolument seul, il longe-le bas-côté de droite, frôle la grille d’une chapelle latérale. Soudain, tout l’édifice s’évanouit à ses yeux ; il cesse de le voir ; rien ne subsiste, sinon, en face de lui, la chapelle symétrique du bas-côté gauche qui s’est brusquement illuminée d’une blancheur irradiante. Et au milieu se tient une femme admirable, grande, brillante, pleine de majesté et de douceur, pareille à la Vierge de la médaille qu’il porte au cou. Un irrésistible appel l’attire vers Elle. Une force telle qu’il n’en a jamais connue.

Comment, en un clin d’œil, est-il parvenu à ses pieds ? Nul ne l’a jamais su et lui le dernier, car la nef était encombrée de menuiseries, de draps mortuaires, de herses à cierges destinés au catafalque du lendemain. Aucun souvenir ne lui est demeuré de ce trajet impossible, accompli en un instant. Pourtant il est venu à Elle. Le voici devant l’ineffable présence. Elle bouge ; Elle s’incline ; Elle n’est pas figée comme une statue. Elle lui fait de la main signe de s’agenouiller et un autre signe exprimait, paraît-il, clairement cet ordre : « Ne résistez pas ! » Et comme il s’est prosterné dans une obé-