Page:Yver - La Vie secrete de Catherine Laboure.djvu/21

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dience totale de son être bouleversé, la main semble dire : « C’est bien ainsi. » Il est accablé. Il s’anéantit dans le respect, pose son front sur les dalles. Mais à chaque instant, crainte de perdre cette Beauté céleste, il relève la tête pour l’admirer encore. Hélas, chaque fois l’éclat est si insoutenable et la vénération qu’il ressent si poignante, surtout le sentiment du péché où il a vécu, dont il est encore tout imprégné est si terrifiant qu’il en est écrasé et n’ose lever les yeux vers cette Pureté. Il se permet seulement de contempler les mains bénies, et il y lit clairement — à ce qu’il a affirmé plus tard — l’expression du pardon et de la miséricorde.

De ce pardon, il se nourrit avidement, car le temps de ce tête-à-tête céleste, la difformité du péché (ce fut son expression) dont il a soudain conscience, lui inspire une honte et une horreur insupportables. Ses larmes coulent ; larmes de pudeur du pécheur devant Marie ; larmes du coupable qui se sent pardonné ; larmes d’une trop forte commotion humaine chez cet intellectuel qui, d’un seul coup — il l’a avoué sans préparation, sans catéchisme, sans discussions, sans arguties, par une claire vue miraculeuse, vient de