Page:Yver - La Vie secrete de Catherine Laboure.djvu/31

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une dévotion ardente envers la Mère de Dieu, fut présumée la Voyante.

Et pendant ce temps, insoupçonnée, secrète, une religieuse vieillissait dans l’ombre, qui enfermait dans son cœur le souvenir de la visite céleste. Elle s’était longuement entretenue avec l’Apparition. Marie lui avait dévoilé, sur bien des points, l’avenir qui, en se déroulant, confirmait la vérité des prédictions (jusqu’à la mort de Mgr Affre, quarante ans plus tard). La lumineuse figure était allée et venue devant elle « dans un froufrou de robe de soie ». Elle s’était assise dans un fauteuil de chœur, à la chapelle de la rue du Bac et l’humble Voyante avait posé les mains sur ses genoux. Elle était revenue plusieurs fois représenter à ses yeux le modèle initial de la médaille, entourée comme d’une guirlande par l’invocation encore inédite : « Ô Marie, conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous. » Tant de souvenirs sacrés devaient embaumer sa vie, la porter dans une allégresse incomparable, répandre sur elle un éclat.

Eh bien, le plus grand miracle, sans doute, c’est-à-dire le fait le plus en opposition avec les lois psychologiques de la nature humaine, c’est qu’une femme mêlée