Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/117

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allons donc ! Et en cas de bombardement, que feraient-elles ?

Vous devez commencer à craindre qu’Édith n’aille jamais à Lunéville. Je vous assure qu’Édith le craignait encore bien plus que vous. Heureusement, Xavier des Assernes était là. Discrètement il assistait à ces inextricables scènes de famille. Il en était le témoin charmé, y découvrant toute une psychologie française, le caractère tendre, soucieux et alarmiste de notre affection familiale. À la fin, il s’écria :

— J’escorterai ces demoiselles jusqu’à Lunéville.

Et ils partirent.

Pendant que le chemin de fer les emportait le long de la vallée de la Marne où les jeunes filles cueillaient au vol, comme pour un bouquet bénit, tous les souvenirs de la grande Victoire, des Assernes enchantait les heures par le rappel du temps passé et l’histoire de Mirabelle.

— Cette demoiselle, disait-il à Édith, était moins favorisée que vous. Quand un rêve