Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/118

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lui eut montré son cher chevalier traversé d’une flèche sarrasine et la poitrine baignée de sang sur la margelle de la fontaine où les Turcs vinrent le charger de chaînes, elle eût été bien empêchée de l’aller voir. Le troubadour nous dit que, se réveillant après ce songe, elle parcourut toutes les chambres du château, les cheveux épars comme une insensée et versant des torrents de larmes. Il y avait de quoi, mesdemoiselles. Mirabelle de Pampelune savait qu’il n’existait pas chez les Sarrasins de Dames de la Croix-Rouge, et elle pouvait avoir des doutes sur la façon dont le sire de Catalpan serait soigné par les infidèles. Néanmoins, il était de l’intérêt de ceux-ci de conserver une si belle prise, et avec des herbes on guérit le comte. Pendant ce temps. Mirabelle priait nuit et jour Notre-Dame, répétant sans cesse : « Aide ! Aide ! Notre-Dame ! Puissé-je mille fois être captive en une tour sarrasine, en place de mon aimé chevalier ! » Et tant elle le répéta qu’à la fin Dieu et sa mère en eurent pitié et firent comme elle désirait, à savoir qu’en ouvrant