Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/124

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— À l’hôpital d’abord !

Et à l’hôpital, Robert Picot est bien sagement allongé dans son lit blanc. La blanche infirmière assise à ses côtés crayonne une lettre sous sa dictée. C’est la première qu’on lui permette, encore n’a-t il le droit que d’en murmurer les termes. Tout cela est très intimidant. L’adjudant doit se borner à des phrases bien banales. « Chère mademoiselle Edith, ma blessure va mieux. Ma pensée va souvent vers vous. » Pauvre Picot ! nul ne sait comme son cœur bat en prononçant ces mots incolores.

Et à ce moment la porte s’ouvre. Une silhouette de jeune fille, la taille serrée dans un tailleur noir qui rebondit aux hanches en falbalas, et s’arrête court au-dessus d’une haute bottine, apparaît et s’arrête sur le seuil ; la tête blonde suit dans un mouvement circulaire tous les lits. Le cœur de Picot s’arrête de battre. Est-ce encore l’ombre légère qu’il emportait à son bras le long des boyaux profonds ? Est-ce une hallucination de la fièvre qui remonte ? Est-ce Édith en chair et en os ?