Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/125

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Et leurs yeux enfin se rencontrent. Édith s’élance les mains tendues, et le blessé, qui a défense de parler, articule tout bas :

— Édith !

Du premier coup, la bonne infirmière maternelle a compris que la lettre n’avait plus d’objet. Elle sourit encore et s’écarte en laissant aimablement sa place à Édith. Le grand silence pourtant continue au lit de l’adjudant. On se serre les mains, on lit dans le livre divin que sont deux yeux aimants largement ouverts jusqu’au fond de l’âme. On avoue ce qu’on n’oserait pas se dire avec les paroles ordinaires. Édith demande pardon à Picot de la peine qu’elle lui a faite. Picot s’excuse presque de n’avoir pas été de tout temps le héros qu’il est aujourd’hui. Quand un coup de foudre formidable éclate et fait trembler les vitres de la salle. Édith explique, très calme :

— C’est un taube qui lance des bombes sur la ville.

Comment elle est venue ? C’est bien simple : avec M. des Assernes et Louise qui l’attendent complaisamment dans le parloir de