Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/132

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En sortant de la gare de l’Est, M. Henri cligne une minute des yeux devant Paris. Son Paris qu’il retrouve l’émeut beaucoup. Paris, c’est l’air où Louise respire ; c’est le parfum de Louise ; c’est tout une atmosphère familière et amie qui fait vivre les souvenirs. Il saute dans un taxi découvert. Les arrosages du matin font monter sous les arbres grillés du boulevard une odeur bien connue. Voici la place Saint-Michel et la gare où l’on s’embarquait pour Choisy-le-Roi. Voici des magasins devant lesquels naguère il s’arrêtait souvent près de Louise dédaigneuse. Louise a changé depuis lors. Ses lettres l’ont prouvé à Lecointre. Mais que va-t-elle dire en retrouvant un poilu hirsute et poussiéreux, aux vêtements déteints, au képi délavé, aux souliers blanchis par la craie champenoise ? Malgré lui, M. Henri se reporte à l’histoire qu’il écoutait autrefois de la bouche de M. des Assernes, en servant les clients, dans la librairie. Mirabelle de Pampelune avait un chevalier, le sire de Catalpan, toujours tiré à quatre épingles, si l’on en croyait les descriptions de la légende. M. Henri, lui,