Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/133

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n’a même pas eu le temps d’un coup de brosse. Vous me direz qu’avant de se présenter dans la boutique de la rue du Cherche-Midi, le sous-lieutenant aurait pu passer au moins chez le coiffeur. D’accord. Mais ce n’était pas son idée, et je n’y puis rien. Le voilà donc au carrefour de la Croix-Rouge, et voici la rue tant désirée. Elle n’a pas changé, observe M. Henri. Les maisons y vont toujours un peu de guingois et sentent leur Paris d’il y a cent ans. Les passants ont un air un peu plus grave qu’avant la guerre. Il y a des femmes en deuil. Mais les balayeurs municipaux font leur office comme autrefois. Quand M. Henri aperçoit, dans une vitrine bien connue, la série safran des auteurs modernes qu’il époussetait lui-même soigneusement chaque matin, naguère, son cœur défaille. H est magnifique avec le chauffeur qui regarde, ébloui, son pourboire alors que l’officier a déjà bondi dans le magasin.

Une jeune fille est là, au fond, rectifiant dans le rayon la série des Alexandre Dumas. Elle se retourne d’un mouvement gracieux qui fait jouer les falbalas de sa jupe et découvre