sa jambe fine. Elle voit un officier en tenue du front. Il la regarde. Une seconde elle hésite, puis un sourire divin, comme jamais M. Henri n’en a connu, épanouit son visage. Elle vient à lui sans rien dire, un peu timide, noue ses mains au cou du héros, et se laisse embrasser en murmurant :
— Je suis si fière de vous !
M. Henri est tout tremblant d’adoration et de bonheur. Les voilà les mains chéries, les voilà les yeux charmants qui lui apparaissaient en rêve, et voilà ces tendres lèvres qu’il osait à peine contempler autrefois.
— Est-ce bien vrai que vous m’aimez, Louise ?
— Ah ! si c’est vrai, mon ami !
— Vous rappelez-vous, Louise, le temps où vous me demandiez si je me jetterais pour vous du haut de la tour Eiffel ?
— Henri, je n’ai pas besoin que vous me remémoriez ma sottise. J’ai de grands remords de vous avoir méconnu. Mais comment aurais-je pu deviner que vous étiez si brave, quand je vous voyais pêcher des goujons à Choisy ?