Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/143

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

traversée et enfin je connaîtrai un nouveau pays.

— Les sentiments de ce soldat-enfant, remarque alors des Assernes, ne diffèrent aucunement de ceux d’un chevalier de Catalpan se rendant en Barbarie. La noble curiosité géographique s’y joint à la passion de combattre pour une grande idée. À la vérité, nous n’allons pas faire de conquêtes matérielles en Turquie, mais remettre à la raison les Sarrasins modernes, ligués tout naturellement avec les Barbares contre la civilisation de la catholicité latine. Les chevaliers du moyen âge, comme les Alliés d’aujourd’hui, défendaient la délicatesse des idées, l’humanité des mœurs, et le goût divin de la liberté bien plus qu’ils ne combattaient pour quelques lieues de territoire. Et ce qui me charme le plus en ce rapprochement, c’est qu’à la croisade nouvelle, selon le vœu magnifique de Jeanne d’Arc, nous allons la main dans la main avec les Anglais.

— À propos, demande alors le sous-lieutenant Lecointre, où en êtes-vous, monsieur, de votre Mirabelle de Pampelune ?