Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/144

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Vous pensez bien que des Assernes n’attendait qu’un mot pour parler de sa chère Mirabelle. Et là-dessus le voilà parti :

— Mon cher ami, lorsque j’eus l’honneur d’accompagner à Lunéville ces charmantes jeunes filles, nous avons laissé Mirabelle dans un château sarrasin où elle se trouvait par merveille enchaînée au lieu et place de son chevalier, le sire de Catalpan, lequel avait été transporté invisiblement à Pampelune. Quand les geôliers, qui venaient d’habitude apporter au seigneur prisonnier sa maigre pitance composée d’un peu de pain moisi et d’une cruche d’eau amère, ouvrirent ce jour-là l’ais de fer de la porte, ils furent bien étonnés d’apercevoir cette belle demoiselle. Ils lui demandèrent comment elle était ici. Mais pour ce qu’elle ne connaissait pas le sarrasinois, Mirabelle ne le leur put expliquer. Cependant ils virent les anneaux de fer dûment rivés à ses chevilles dont ces paillards, en passant, admirèrent la finesse. Alors ils coururent chez l’émir de Barbarie pour lui raconter l’aventure. L’émir, qui était fort vieux, ne se dérangea pas, ayant