Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/15

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— Monsieur des Assernes est arrivé ce matin. Il sera ici à dix heures ; il espère être invité à déjeuner.

C’est au tour de mademoiselle Louise de devenir écarlate. La langueur des beaux yeux noirs s’illumine.

— Monsieur des Assernes est arrivé, vrai ? Oh ! je vais bien vite prévenir mes parents.

Elle quitte la caisse ; elle court, elle est joyeuse et agitée comme une petite fille, malgré ses vingt-quatre ans. M. Henri demeure seul dans la boutique. Il vient poser son front rêveur à la vitre de la porte. La rue du Cherche-Midi est encombrée et tumultueuse. La voiture des balayeurs passe avec des sonnailles ; des charrettes, qui reviennent des halles, se croisent avec des voitures de laitiers. De légères autos font la loi à tous ces lourds véhicules qui se rangent, et parmi l’embarras, les marchandes des quatre-saisons, circulant avec leurs carrioles de légumes, crient l’asperge et la fraise, témoins de l’été.

Quand M. Henri est entré chez M. Duval, il avait quinze ans, ce qui fait que Louise en