Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/16

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avait onze. Elle était jolie déjà, et il s’en apercevait. À ce moment-là, il désirait beaucoup continuer ses études au lycée ; mais sa mère, veuve d’un petit fonctionnaire, avait besoin qu’il gagnât sa vie au plus tôt, et il ne s’était jamais plaint d’être placé avant d’avoir connu des humanités autre chose que la classe de troisième. Maintenant, il était presque de la famille Duval. Il aurait bien voulu en être tout à fait. Il ne lui en restait plus guère d’espoir aujourd’hui. Cependant c’était quelque chose de vivre dans l’ombre de mademoiselle Louise, de dormir sous son toit, de rompre avec elle le pain à table, de respirer le subtil parfum qu’elle répandait dans la boutique, bonheurs cruels et torturants qui lui échapperaient encore le jour où quelque prince charmant, brillant, magnifique, viendrait les lui prendre.