Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/156

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— Aux Françaises ! lance joyeusement le petit lieutenant.

Les bras se dressent de nouveau, brandissant les verres. Mais cette fois les verres tremblent légèrement. C’est peut-être que le bombardement redouble et que le sol vacille.

— À ma fiancée ! prononce religieusement Picot.

Le petit lieutenant si gai dit :

— À ma mère !

Alors le capitaine, les yeux obstinément fixés sur la bougie de la lanterne :

— J’ai trois petits enfants…

En sortant de l’abri, un quart d’heure plus tard, pour aller retrouver leurs sections, Picot et Lecointre plongent dans les ténèbres d’une nuit opaque où ils doivent se guider en cherchant de la main les aspérités de la paroi, dans le boyau. Leur pied bute par terre dans la boue, car la pluie fine a commencé de tomber cette après-midi. Le tonnerre devient insoutenable. Le tympan tendu semble éclater.

Écoute donc ! dit soudain Picot.