Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/18

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la charmante Louise, entraînant avec lui dans le rêve du Passé merveilleux l’imagination ailée de la jeune fille. L’excellente madame Duval écoute aussi des Assernes. Je ne vous en dis pas plus ; cela suffit pour que vous voyiez en elle une bonne dame plus ménagère que poète, et qui n’entend que d’une oreille le récit du romancier, toute occupée qu’elle est du rôti et de l’entremets qu’elle doit lui servir au repas.

Pendant ce temps, trois collégiens sortant du lycée Buffon sont entrés dans la boutique. M. Henri leur montre diverses éditions de classiques entre lesquelles ils font leur choix. Les jeunes gens indécis feuillettent les livres et, intimidés, se consultent du regard. M. Henri a souvent le loisir de tourner les yeux vers le fond obscur du magasin où le noble front de des Assernes, son vigoureux profil de don Quichotte, s’illuminent du rayon électrique, tandis que, dans la pénombre, le délicieux visage de mademoiselle Louise, aux lèvres mi-ouvertes, apparaît comme un portrait de musée.