Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/19

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— C’est en abattant le mur de la sacristie, raconte des Assernes, que le père abbé du couvent de Saint-Seurin mit au jour ce coffre plein de feuillets épars, manuscrits vénérables, effacés par les siècles, embrouillés par des mains ignorantes. Le bon religieux me fit venir et me dit : « Monsieur, cela est à vous. » Mon cher Duval, je me mis à genoux devant ce coffre, cercueil d’un siècle de chevalerie et de beauté. Et quand je vis apparaître sur l’un des parchemins le millésime troublant de 1268, date sublime où le roi saint Louis décida la croisade la plus extraordinaire, la plus imprévue, la plus inutile, la plus désintéressée, mes larmes coulèrent, véritablement. Mais quel enchantement quand, après six semaines de recherches et d’études, je compris que j’avais en main, mêlé à des archives postérieures du monastère, un extraordinaire et magnifique roman languedocien, l’histoire de la belle Mirabelle de Pampelune !

— Mirabelle de Pampelune ! répète mademoiselle Louise, les mains croisées et dans une sorte d’extase.