Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/186

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vitres, on aperçoit l’ensemble du secteur. Cette maison est un ancien moulin qui enjambe la petite rivière de Béthincourt. On y retrouve encore les vannes, et l’emplacement de la roue. L’eau coule claire entre les pierres. II doit y avoir des truites sous la fraîcheur des peupliers. Mais M. Robert ne pense pas à épier leur noir passage dans la transparence de l’onde. Il a les yeux levés sur la colline du Mort-Homme, qui rebondit à droite. Car, sur les pentes où croît une herbe rare dissimulant à peine la chair crayeuse du mamelon, de petites fourmis noires montent lentement. De-ci, de-là, elles partent en deux bandes horizontales, sortant de leur fourmilière, et de proche en proche le mouvement gagne et se multiplie. Bientôt toute la colline en est couverte. De temps à autre on voit dans les airs, au-dessus des pauvres petites fourmis grimpantes, l’éclatement d’un fusant formidable dont le nuage rond, vert et soufre, flotte longtemps comme un ballon léger ; alors elles s’aplatissent à même le sol : on ne distingue plus les stries noires de leurs lignes. Puis elles