Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/189

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tour de pauvres petites fourmis grimpantes. Mais ici les taillis, bien que déchiquetés et troués, dissimulent encore un peu les relèves. Puis on arrive aux boyaux. Bientôt les sous-officiers font passer les grenades. Les grenades, on sait ce que cela veut dire : c’est l’assaut prochain. Un cliquetis se déclenche le long des boyaux encombrés. Baïonnette au canon ! Encore de lentes minutes ponctuées par des coups de tonnerre et le fracas des explosions continuelles. Dans la tête de tranchée qu’occupe Robert Picot, on est constamment dérangé par le passage des brancardiers emportant sur la civière des blessés encore tout sanglants dont la tête dodeline et qu’on ne reconnaît pas, noirs des fumées de la fusillade. Soudain voilà le petit coup de sifflet, bref, strident, qu’on attendait. Des grenades en poche, le fusil à la main droite, la main gauche libre pour aider au saut, les sections franchissent le parapet. La première tranchée boche ayant été conquise, il s’agit d’aider les camarades à s’y maintenir. Les vagues de casques bleus bondissent. C’est bien une marée